Yasuaki Onishi au ZKM Karlsruhe, Allemagne
Yasuaki Onishi fait partie des artistes sélectionnés pour l’exposition Negative Space au ZKM Karlsruhe. L’artiste japonais y présentera une oeuvre de la série Vertical Emptiness.
La dernière grande exposition consacrée à la question de la sculpture moderne a été organisée en 1986 au Centre Georges Pompidou à Paris et s’intitulait « Qu’est-ce que la sculpture moderne? » L’exposition Negative Space (Espace négatif, sculpture et installation aux XXe et XXIe siècle) reprend la discussion là où celle du Centre Pompidou s’est arrêtée.
L’histoire de la sculpture occidentale est, depuis l’Antiquité, intimement liée à l’idée du corps. Sculptées, modelées ou coulées, les statues sont conçues à travers les siècles comme des monolithes solides – des corps stables et compacts, des positifs plus ou moins imposants et volumineux dans l’espace. Nos représentations et nos attentes envers la sculpture moderne ou contemporaine restent profondément influencées par la conception de la sculpture du corps, qui repose du point de vue formel sur les trois catégories élémentaires que sont la masse, le volume et la gravité. Qu’elle soit figurative comme chez Auguste Rodin ou abstraite comme chez Richard Serra, la sculpture demeure avant tout masse, volume et gravitation.
L’exposition Negative Space souhaite modifier le regard sur la sculpture moderne et contemporaine et raconter une autre histoire de la sculpture. Elle veut résolument penser les liens entre sculpture et espace à partir de l’espace. Tous les objets abordent le phénomène plastique en le corrélant à de multiples représentations spatiales : espaces libres, environnements, creux, interstices, espaces en miroir, lumineux et ombragés, espaces virtuels de données, etc. L’exposition offre un vaste panorama de l’art de la sculpture, qui, à rebours de la définition traditionnelle, est bien une discipline des contours, du vide et de la lévitation. La sculpture du XXe siècle est en suspens et non établie, flottante et non lourde, non le plein mais le vide, aérienne et lumineuse, diaphane et non compacte, virtuelle et non réelle, non massive mais ténue.
Dans le sillage des progrès en sciences de la nature et en architecture, de l’invention de nouveaux matériaux, de techniques de construction et de l’abandon partiel de la surface bidimensionnelle de la peinture non figurative en faveur de l’espace tridimensionnel, la sculpture fait, au début du XXe siècle, un grand bond du corps vers l’espace. L’exposition permettra de découvrir que l’imaginaire artistique a non seulement été déclenché par les théories spatiales contemporaines, mais aussi par les modèles et maquettes en plâtre et fil de fer du XIXe et du XXe siècle, ainsi qu’en attestent les pièces des collections mathématiques des universités techniques de Darmstadt et Freiberg, de la Georg-August-Universität Göttingen, de la Ruprecht-Karls-Universität Heidelberg ou encore du KIT.
Vernissage : vendredi 5 avril 2019 à 19h
Exposition : du 6 avril au 11 août 2019