Irina Rasquinet
Vernissage : Jeudi 28 novembre 2019 de 18h à 21h
Exposition : 28 novembre 2019 – 14 janvier 2020
Irina Rasquinet
Les Prémices
Exposition : 28 novembre 2019 – 14 janvier 2020
Vernissage : jeudi 28 novembre 2019 de 18h à 21h
Découvrir l’univers d’Irina Rasquinet est un voyage. Artiste protéiforme, Irina explore tous les matériaux qu’elle trouve pour créer des mondes foisonnants. Peintre, sculpteur, travaillant le tissu, la maille, le bois, elle invente des sculptures objets empruntant à l’enfance et aux surréalistes. Irina fait partie de ces artistes qu’il est impossible d’enfermer dans un genre. C’est sa force. Il est frappant de voir à quel point ses créations ont besoin de tous les supports pour exister : perles, cristaux, jouets… Coller, superposer, agglutiner, enrubanner, rassembler, enchevêtrer, épingler des matériaux qui à priori n’ont rien à voir. Elle décloisonne les frontières et glisse d’une pratique à l’autre au gré de ce qu’elle souhaite exprimer.
Irina Rasquinet sait ce qu’est le déplacement, elle vient de Tchétchénie et a fui la guerre au moment où elle étudiait les beaux-arts. Elle sait ce que c’est d’arriver dans un autre pays et de ne rien connaître. Elle sait ce que c’est de sauver sa peau. Et des peaux elle s’en fabrique, elle coud ses vêtements et s’amuse de ses expressions françaises qu’elle découvre au fur et à mesure. Son rapport à la langue française est une exploration qu’elle poursuit aujourd’hui et ses créations lui permettent de mettre en exergue ce qui la touche, la fait rire ou l’émeut dans notre langue. À son arrivée elle s’était fabriqué une robe manteau avec des os de poulets dans cette idée de sauver sa peau, d’avoir la peau sur les os… Cette robe, si elle l’avait encore, serait une de ses premières œuvres. L’os était à l’origine, suit l’ossature, ce squelette qui nous constitue, et qui fonde le début du travail : les prémices.
Pour sa première exposition à la galerie Virginie Louvet, Irina Rasquinet nous donne à voir ses Prémices. En 1999 alors qu’elle vient d’arriver, elle est prise dans la tempête de décembre dont les ravages sont encore visibles aujourd’hui dans certaines régions. Elle ramasse des centaines de branches qu’elle va conserver. Elle va en saisir la beauté, la légèreté en y collant des cristaux qui dessinent les courbes des branches, et soulignent leur particularité. Sur les murs de la galerie, peints de couleurs chaudes comme dans l’atelier de l’artiste, trônent ces branches devenues des sculptures tableaux, évoquant aussi des chandeliers, clin d’œil à l’univers de Cocteau. Redonner vie à une branche morte, à une boîte de conserve, à un robot disloqué, une cuillère abimée, une coquille d’escargot évidé… la poésie de l’objet, Irina Rasquinet sait faire, et tout ce qui lui tombe sous la main renait de ses cendres. Ainsi au centre se dresse un lustre drolatique de papier mâché duquel jaillit des roses, des boites de conserves, des capsules, des briquets sur lesquels se greffent des végétaux et des cristaux. Cette cascade de papiers évoque le dénuement, la pauvreté, et interroge notre capacité de faire avec le réel. Elle évoque aussi la chute. Ses ramifications sont un écho à notre vie urbaine désossée souvent de sens. Elle récupère, transforme, détourne les déchets et objets de la vie quotidienne pour ouvrir les portes de l’imaginaire, et mettre en œuvre véritablement le recyclage. Dans la vitrine une installation est réalisée avec des graines parfois serties de cristaux. Pour les unir entres elles, Irina Rasquinet a tissé comme une toile d’araignée de fils de coton tressés dans laquelle elle incruste des mains de poupées. L’artiste nous offre aussi deux couples de chimères brodées de perles dont l’une des queues de ces animaux fantasmés n’est autre qu’un jack vidéo. Décaler les propos pour mieux nous inviter à réfléchir et souvent à rire de cette réalité confuse que nous vivons.
Née en 1974 dans le Caucase du Nord (Russie), Irina Rasquinet vit et travaille à Paris, France.
Ingrid Pux est commissaire d’expositions indépendante. Elle conçoit des collaborations artistiques et des expositions pour des marques de renom comme Dior et BIC. En parallèle, elle assure le développement de collections d’art contemporain d’entreprises et de privés. Elle a géré des espaces d’expositions comme l’Espace culturel Louis Vuitton de Paris et de Tokyo. Récemment elle a commissionné l’exposition Jardinons les Possibles aux Grandes Serres de Pantin pour la Nuit Blanche, rassemblant cinquante artistes de la scène française.
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