BIG BANG
Quentin Derouet
Ouverture de l’exposition : 8 décembre 2020 de 13h à 19h en présence de l’artiste
Exposition : 8 décembre 2020 – 13 février 2021
Quentin Derouet
Big Bang
Exposition : 8 décembre 2020 – 13 février 2021
Ouverture de l’exposition : 8 décembre 2020 de 13h à 19h en présence de l’artiste
C’est avec les saisons que Quentin Derouet peint. Elles ne servent pas seulement son inspiration, elles permettent la matière des œuvres qu’il propose. Toujours à base de roses, ces dernières qu’il a plantées dans sa roseraie, au fond du jardin attenant à sa maison de campagne dans l’Aveyron, sont broyées, écrasées, frottées, macérées, coulées ou brûlées sur des toiles qu’il laisse vivre à l’air libre. Le temps fait alors son travail. Celui qui passe et qui permet à la matière d’évoluer lentement, mais également celui météorologique qui offre à la pluie et aux vents des traînées de pigments.
Le temps est aussi celui de toiles réinventées. Les six grands tableaux qui racontent ces instants d’osmose avec la nature ont été empruntés au passé, à des réalisations inachevées. L’artiste les avait abandonnées dans un coin, et les a redécouvertes en s’émancipant de ses goûts propres qui lui avaient fait détourner les yeux de sa production. Là, à y regarder de plus près, il était possible de tailler, de remodeler ces morceaux d’avant pour leur donner une autre manière d’exister, pour les inclure dans un nouveau cycle. « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme », affirmait Antoine Lavoisier à propos de la conservation des masses, lors du changement d’état de la matière. Maxime bien connue du peintre aux roses qui épuise ces fleurs jusqu’à la moelle.
Toute la plante est convoquée dans ces grandes toiles. La terre qui la nourrit et qui se retrouve fixée à la verticale, l’eau du lac qui immerge et qui abreuve, les racines et le bois qui, par le feu, se transforment en cendres, et les pétales, bien sûr, qui révèlent toute la chaleur des camaïeux de roses, de violets et de rouges. Dans ces étendues couchées s’observent des moirés que chacun peut affilier à de vieilles roches, à des atmosphères caverneuses, à des sols lunaires, à des lies de vin, à des taches de sang séché, à des cieux constellés, à des astres en mouvements… La macro et le micro semblent pouvoir se réunir dans le maillage serré des fils de coton de l’artiste. La « Théorie du tout », emmêlant l’espace-temps, les quatre forces fondamentales et les origines de l’univers, pourrait avoir comme visages ces peintures nature. Abstractions vertigineuses, elles pourraient résumer toute la substance du Big Bang.
Événement premier de la création, ce moment où tout éclate a servi les premières histoires de notre monde et continue de nourrir les imaginaires. Qu’est-ce qui est à la base de tout ? Comment un fait a-t-il pu donner naissance à tant de vies ? N’est-ce pas qu’une question de matière après tout ? Ou peut-être de manières ? Vastes réflexions qui pourraient trouver écho dans le creux d’une rose cueillie près de la rivière.
Sandra Barré
Né en 1988 à Grenoble, Quentin Derouet vit et travaille entre Paris et le sud de la France.
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