SEDIMENTALISME

CAMILLE AYME

 Sédimentalisme

 Exposition : 30 avril – 15 juin 2016

Vernissage : Samedi 30 avril de 15h à 20h

La Galerie Virginie Louvet est heureuse de présenter la première exposition personnelle de Camille Ayme.

Diplômée de l’Ecole d’Architecture de Paris La Villette et de l’Ecole d’Art de Paris-Cergy, Camille Ayme poursuit un travail plastique autour des composantes de la ville moderne et de la mobilité.

Sédimentalisme est une proposition plastique mêlant énergies fossiles et nostalgie, un portrait générationnel entre la France et l’Amérique du Nord, où les routes deviennent des murs et les roues des stylos.

1962. Un incendie accidentel se propage dans les mines de Centralia, en Pennsylvanie. Les ventes de muscles cars explosent aux Etats-Unis.
1963. Crise du pétrole.
1964. Fermeture du dernier puits de mine du bassin Stéphanois. Naissance de Camille à la Clinique Michelet de St Etienne. Centralia brûle en sous-sol depuis 21 ans, les habitants sont expropriés.
1965. Lancement du parfum unisexe CK One. Des filles pleurent la mort de Kurt Cobain dans la cour du collège St Louis.
1966. Mort de Lady Di dans un accident de voiture. Camille commence le skateboard avec une planche Powell Peralta. James Cameron reçoit un Oscar pour Titanic.
1967. Centralia perd son code postal et son statut de ville. L’ASSE a été reléguée en deuxième division.
1968. Camille se rend à Centralia en plein mois de Juillet lors de sa première traversée NYC-LA.

L’extraction et la combustion sont au cœur de cette exposition, questionnant à la fois l’impact écologique et physique que l’activité humaine a sur la nature. On se situe ici au niveau du sol sur le revêtement civilisé du goudron. Mais les signes du feu souterrain remontent par les fissures, et le passé ressurgit toujours dans les effluves d’un parfum.

La photographie Hélène, Centralia montre une jeune fille blonde en short court, assise de part et d’autre d’une large fissure sur une route américaine. La luxuriance de la végétation et le soleil éclatant occultent la dimension catastrophique de ce lieu. Ici déjà, le noir vire au vert. Les inscriptions sur la route ajoutent au sentiment d’étrangeté. La route devient mur, et le tourisme de la ruine moderne trouve ici son illustration la plus frappante.

L’inscription du sol, que ce soit par les roues d’un skateboard ou celles d’une BMW 318 de 1983 est la formalisation d’un ennui constructif. Loin des vagues de Redondo Beach, Ashes to Ashes est une marée noire, une vague charbonneuse figée contre le mur blanc de la cimaise qui retient en creux les passages d’un skateur invisible.

La carcasse de What Else Is There (sculpture faite à partir d’une Chevrolet Corvair de 1964) trône à l’entrée de la galerie, et rappelle l’époque révolue des muscles cars et des rallyes du vendredi soir, quand le gallon d’essence coûtait 36 cents et que la route se lisait sur une carte étalée sur le capot.